lundi 7 décembre 2009

Lawrence d'Arabie

Thomas Edward Lawrence est né le 16 août 1888 à Tremadoc au Pays de Galles. Lawrence a quatre frères et il est le cadet de la famille. Depuis son plus jeune âge il est passionné par le Moyen Age, ce qui le poussera naturellement à apprendre l’Arabe et à faire des voyages au Moyen Orient afin d’y recenser les fortifications construites durant les croisades.

Sa thèse fin d’étude aura pour titre “L’influence des Croisades sur l’architecture militaire d’Europe jusqu’à la fin du XIIIème siècle” et lui vaudra le “First Class Honours”, la mention la plus élevée de l’Université d’Oxford. T.E Lawrence participera ensuite à plusieurs expéditions archéologiques au Moyen Orient. Ces expéditions dureront 3 ans, nous sommes alors en 1914, la guerre éclate en Europe, d’un côté la France, la Grande Bretagne et la Russie, de l’autre l’Allemagne, l’Autriche et l’Empire Ottoman se déchirent l’Europe et le Moyen Orient. Il semble que le Moyen Orient reste hors champs des opérations de guerre. Ce calme est trompeur puisque les chefs des tribus arabes préparent un mouvement de soulèvement contre les occupants ottomans. A sa tête, il y a le chef spirituel des musulmans le shérif Hussein. L’objectif des arabes est de créer un royaume indépendant avec pour capitale Damas. En plus, les ottomans sont déjà sur le front contre les russes et les anglais. Même avec cet avantage, les arabes ne sont pas préparés à une guerre face aux ottomans bien organisés et avec une armée moderne (avions, artillerie et véhicule blindés). Pendant ce temps là, Lawrence se porte volontaire et il est affecté à l’état major britannique du Caire en 1916. Il sera ensuite détaché au bureau des affaires arabes.

Le film démarre à ce moment de la vie de Lawrence.

Ce film est une très grande réussite à plus d’un niveau. Tout d’abord le casting exceptionnel, Anthony Quinn méconnaissable en chef de tribu arabe, Alec Guinness (Obi Wan Kenobi pour les incultes ) est le Prince Fayçal, Omar Sharif dont c’est le premier film en anglais et enfin Peter O’Toole magistral dans le rôle titre.

Le fait que Lawrence n’était pas vraiment un militaire se ressent dès les premières minutes du film, l’uniforme qu’il porte est mal taillé et ne lui va pas du tout, ce qui renforce cette impression. Le film fut tourné en Jordanie, dans de magnifiques décors naturels dont le réalisateur a su rendre la majesté et l’immensité.

Une scène qui m’a particulièrement marquée est la scène où apparaît Omar Sharif. Lawrence boit à un puit accompagné par son guide, quand au loin apparaît la silhouette d’un cavalier au beau milieu d’un mirage. Lawrence et son guide l’observent s’approcher se demandant si il ne s’agirait pas d’un soldat turc. Le guide comprend que ce n’est pas un turc mais un représentant de la tribu à qui appartient le puit dans lequel ils boivent, il sait qu’il a enfreint la loi locale lui interdisant d’y boire. Il court donc vers son cheval pour y prendre son pistolet, l’arme et pointe le cavalier et BLAM il est abattu par le cavalier de noir vêtu sans qu’il est eu besoin de ralentir sa course pour le viser. La grande classe comme entrée en scène.

Le film reçut en 1962 pas moins de sept Oscar, dont, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique. Peter O’Toole fut nominé pour le meilleur acteur et Omar Sharif pour le meilleur acteur dans un second rôle.
Si vous voulez du dépaysement, de l’aventure, de grands acteurs (je vous parle pas du mono expressif Orlando Bloom !) c’est ce film qu’il vous faut !

mercredi 25 novembre 2009

Avanti !

Avanti ! (1972)
Réalisateur Billy Wilder
Avec : Jack Lemmons, Juliet Mills, Clive Revill



Les comédies actuelles ne me touchent pas. Je suis donc souvent bien empruntée lorsque j'ai envie de regarder un film sans prétention, qui me donnerait l'impression d'être légère une fois terminé. Je me replie donc sur les films en noir et blanc et parfois, j'y ajoute de la couleur.

Avanti ! Et l'histoire d'un homme d'affaire fort autoritaire et terriblement antipathique débarquant en Italie pour rapatrier le corps de son père, décédé dans un accident de voiture, vers les Etats-unis. Ce qui semble être une opération facile va se voir compliquée par : les habitudes italienne à respecter, le fait que son père n'était pas seul au moment de sa mort, la fille de la personne accompagnant son père, le personnel de l'hôtel, une sicilienne et finalement les propriétaires d'un vignoble. Beaucoup de protagonistes pour une histoire qui se laisse couler et qui vous laisse au final le sourire aux lèvres.

J'ai été émerveillée par les petits détails et le soin porté à l'image, on sent un travail consciencieux et réfléchi. L'humour y est léger et les dialogues sont la cerise sur le gâteau. Je n'avais jusque là jamais fait attention au dialogue. Le choix des mots et les descriptions semblent tellement juste, que j'ai aimé tout de suite entendre parler les personnages. Ce film, a fait frétiller mes oreilles pour la première fois. J'ai vraiment eu l'impression de voir une oeuvre ou rien n'est laissé au hasard sans qu'on sente les acteurs "coincés" et mal à l'aise face à autant d'exigence.

J'ai souris aussi, en me demandant comment en 1972 avait été perçue la scène de nu, ou les formes généreuses de Juliet sont exposées sans "chichi" et ou on se rends compte que Jack Lemmons à la fesse plate.


Et puis j'ai été surprise qu'un film "tout-public" parle sans morale aucune de l'adultère, du mensonge et de la passion. Il m'a fait penser à la série Dexter. Bien que sachant que Dexter est un serial-killer, qu'il tue de sang froid on est très heureux pour lui qu'il ne se fasse pas prendre. Et bien là, c'est la même chose, sur un sujet qui, vous vous en doutez bien, est totalement différent.

Ce film est pour moi une jolie bouffée d'air frais et un moyen de se souvenir que les américains ne sont pas toujours moraliste et gnangnan.

vendredi 23 octobre 2009

Adam’s Apples – Adams Æbler

Avec ses rangers, son crâne rasé et sa croix celtique tatouée sur le biceps, Adam affiche clairement ses sympathies. De son côté, Ivan, visage ouvert, chaussettes dans les sandales et col blanc de rigueur, accueille Adam dans sa paroisse. Convaincu de la bonté fondamentale de l’homme, ce pasteur se voue tout entier et tout sourire à sa mission : accueillir d’anciens taulards et oeuvrer à leur réhabilitation.

Mais que peut valoir la foi d’Ivan face à la malveillance faite homme ? Bref, que peut Dieu face au diable ? Grande question, qui s’efface bientôt au profit d’une interrogation tout aussi cruciale : d’Adam ou d’Ivan, qui est le plus dérangé des deux ?

Ivan (le pasteur) est persuadé que le diable est partout et met à l’épreuve sa foi. Plutôt que de baisser les bras devant l’adversité, il trouve le bon côté dans chaque situation et il dédramatise à sa façon l’injustice du monde.

Dans la communauté qu’abrite la paroisse il y a Khalid, braqueur de station service, et Gunnar, un ancien joueur de tennis devenu un violeur alcoolique, viendra s’ajouter à ça Sarah. Tout ce petit monde vit très bien malgré le fait qu’ils continuent leurs activités illégal. Ivan se voile la face et s’invente des prétextes excusant leur conduite.

Entre Ivan et Adam, l’affrontement est inévitable. Le prêtre va se heurter à un néo nazi qui accroche dans sa chambre un portrait d’Adolf Hitler et résout ses problèmes à grand renfort de coups de boule. Et Adam entend bien détruire ce prêtre qui lui tape sur le système avec toute sa bonté puante. Pourtant Ivan, plein de convictions, occulte totalement de sombres secrets de son existence ou bien délivre parfois des conseils complètement irresponsables. Ce qui laisse à penser que finalement le seul personnage “normal” c’est encore Adam, le néo nazi.

Adam’s Apple est un film à l’humour noir, très corrosif et complètement à l’opposé du politiquement correct, le genre de film que l’on ne voit pas assez souvent et que j’adore.

Une belle découverte !

jeudi 22 octobre 2009

Les contes de Terremer

Les contes de Terremer
Gorō Miyazaki



Il n'a pas été facile pour moi d'aborder ce film en étant objective. Premièrement j'ai beaucoup d'affection pour le travail de papa Miyazaki. Et pour continuer, parce que j'aime sa manière de raconter, sa poésie ainsi que ses personnages qui me ramènent à mes 10 ans lorsqu'avec mes couettes, je rêvais de voler sur le dos de Falkor.

Malgré tout, le titre fait rêvé et je n'ai jamais refusé qu'on me raconte un conte. J'ai donc oublié le père et affronté le fils. Et bien j'avoue que ça a tenu 2 minutes. Difficile de ne pas faire de parallèle lorsque les dessins, la musique et la couleur vous ramènent au Château ambulant dans les premières secondes. Puis, lorsque l'histoire commence à prendre, on nous jette en pleine figure une scène qui vous rappelle furieusement Princesse Mononokee. Je me suis donc effrayée en pensant revoir un patchwork des oeuvres de papa. Mais j'ai tenu bon, et j'ai eu raison.

Au fil de l'histoire le fils s'impose avec plus de dureté que le père, avec plus de lenteur sur certaines scènes, nous laissant savourer la beauté des dessins et avec un message final qui vous laisse la mâchoire pendante. J'ai cependant mis du temps à m'accrocher au personnage. Le prince Arren a un caractère surprenant pour un héros de conte. J'ai rarement vu dans les animations japonaises de personnage principal manquant à ce point de courage et de charisme (mais je ne suis pas une experte non-plus).

Malgré tout, si vous aimez qu'on vous raconte des histoires de prince, de dragon et de magicien, je suis sûre que vous prendrez plaisir à voir ce magnifique conte. C'est volontairement que je ne vous ai pas parlé de l'histoire, je n'ai pas envie de vous en dire trop, parce que ce « film » est à voir sans trop en savoir pour le savourer pleinement.

Alors oui, selon moi, il y a des pêchés de jeunesse dans ce film, comme de long monologues expliquant le pourquoi du comment, trahissant peut-être un manque de confiance. Mais si le fils continue sur cette voie là, il apportera à l'animation japonaise sa part de rêve j'en suis certaine.

mercredi 21 octobre 2009

Le Prestige

Alfred Borden (Christian Bale) est condamné à mort pour le meurtre de Robert Angier (Hugh Jackman) son rival depuis plusieurs années, alors qu’il attend son exécution dans sa cellule il reçoit le journal intime de Robert Angier et commence la lecture de celui-ci...

Londres, 1887

Borden et Angier sont les assistants de Milton le Magicien, ils sont tous les deux voués à un avenir brillant. Borden semble avoir un don réel pour mettre au point les tours de magie alors qu’Angier est extrêmement doué pour la mise en scène de ceux-ci. Lors d’un tour comportant de réels risques, la femme d’Angier meurt noyée sous les yeux de celui-ci, Borden aurait changer le type de nœud qui liait ses mains l’empêchant ainsi de se libérer et de sortir à temps de la cuve dans laquelle elle est plongée. Borden est incapable par la suite de se souvenir du type de nœud qu’il a fait ce soir la. Angier lui voudra une haine sans limite et fera tout pour faire capoter les tours de Borden qui à son tour usera de toute son inventivité pour humilier Angier. Une lutte sans merci qui verra donc la mort de Robert Angier…

Alors voila un film qui m’a emballé comme peu avaient réussi à le faire ces derniers temps.

D’abord parce qu’on y retrouve un trio gagnant à mes yeux, Christopher Nolan, Christian Bale et Michael Caine et ensuite parce que l’histoire m’a littéralement scotché à l’écran.

L’histoire, ces deux magiciens se livrant une lutte sans merci pour être le plus grand et éliminé l’autre est vraiment très bien restituée, le contexte historique y est pour beaucoup, la fin du XIXéme siècle et ses inventions folles (notamment l’électricité qui tient une place particulière dans le film) ajoute ce qu’il faut à l’ambiance. Et ce switch final…bon ok on s’y attend on peu au fait qu’il y ai un switch mais je n’avais compris que c’était ça le switch. Je me suis fait eu en quelque sorte pour mon plus grand plaisir.

Mais c’est quoi au juste “Le Prestige” ?

Chaque tour de magie (dans le film) se compose en trois actes :

  1. La Promesse
  2. Voit la présentation au public d’une situation tout à fait ordinaire.

  3. Le Revirement
  4. C’est la partie dans laquelle la situation devient extra-ordinaire

  5. Le Prestige
  6. C’est l’aboutissement du tour.
    Comme le dit le personnage de Michael Caine “c’est l’acte au cours duquel ont lieu rebondissements et coups de théatre, où des vies sont en jeu et où se produit un événement spectaculaire qui vous clouera sur place “.

Pour le film Christopher Nolan a usé de plusieurs type d’éclairage qui donnent une atmosphère très spéciale au film, au début du film il éclaire le plateau avec des bougies et des lampes à huile pour petit à petit basculer vers un éclairage “moderne” pour l’époque dans laquelle se déroule le film et utilise l’électricité.

Les costumes sont vraiment beau et ne veulent pas en mettre plein la vue comme on peut parfois le voir dans certains films d’époque, ici ils servent surtout à nous montrer l’ascension sociale des deux personnages et ça marche très bien.

Je parlais plus haut du trio gagnant mais il ne faut pas oublier la performance d’Hugh Jackman qui nous montre qu’il est capable de jouer autre chose qu’un mutant à la coupe de cheveux pas très rafraîchie, d’ailleurs le duo qu’il forme avec Christian Bale fonctionne très bien je trouve. Enfin n’oublions pas Scarlett Johansson, qui, bien qu’elle n’ait pas un grand rôle dans le film marque celui-ci par sa présence et sert parfaitement l’intrigue.

Enfin pour finir j’ai découvert en écrivant mon avis sur ce film que Jonathan Nolan, le frère du réalisateur avait signé l’adaptation du livre éponyme sortit en 1995, la dernière fois que Christopher et Jonathan Nolan ont travaillé ensemble c’était sur Memento un autre film que j’apprécie tout particulièrement avec une ambiance et un scénario particulier.

Bref, Le Prestige c’est un film qu’il est bien !

lundi 19 octobre 2009

Anche libero va bene.

Anche libero va bene (2006)
Kim Rossi Stuart


Il m'aura fallu un temps spectaculaire pour voir ce film tant désiré sorti en 2006. A sa sortie j'ai tout d'abord dû trouver une salle de cinéma qui l'avait à l'affiche. Une fois trouvé, il a fallu que je patiente... tellement longtemps que d'autres choses sont venues se greffer à mon emploi du temps et hop, j'ai oublié. Je suis donc partie à la recherche d'une autre salle et lorsque je l'ai trouvée elle ne le projetait qu'un seul soir. Il était donc écrit dans mon agenda "CINEMA" en très très gros. Et, le jour venu, je me trouvais au fond du lit avec une grosse grippe. Impossible donc de conduire et surtout d'apprécier le film. Et à 40.--CHF le DVD, j'avoue que j'hésitais franchement très fort à l'acquérir.

Désespérée, j'attendais ainsi mon prochain voyage en Italie pour voir si je le trouverai moins cher là-bas. C'est alors que mon facteur m'a fait une jolie surprise. Depuis 3 ans je reçevais le programme du cinéclub de ma région et je n'y trouvais pas mon bonheur, mais là, au milieu de la programmation se trouvait le titre de ce film !!! J'allais enfin pouvoir voir ce schreugneugneu de film à un prix raisonnable et surtout en VO. Et me voilà, un mardi soir, dans la salle de cinéma...

Les lumières s'éteignent et je plonge dans l'univers de Kim Rossi Stuart...

On entre dans le quotidien d'une famille mono-parentale dont père s'occupe tant bien que mal de ses deux enfants. Il est cameraman et a décidé de se mettre à son compte. Bien que les enfants semblent à l'aise dans cette situation, on ressent un léger malaise. Le père est des plus ordinaire. Dévoué à sa famille avec les soucis que cela implique, soit, les "pétages" de plombs sans raison pour ne pas dévoiler à ses enfants la vraie nature de ses soucis. Tout se passe relativement bien jusqu'au retour de la mère. Le retour est particulièrement dur, on apprends alors, que la mère a quitté ses enfants pour aller avec un homme beaucoup plus riche et que ce n'est pas la première fois. Après un affrontement très cru avec le père et ses enfants, ils décident ensemble qu'elle va rejoindre le milieu familial. Dès lors, elle fait des efforts, semble se repentir et joue son rôle de maman... jusqu'à ce que... vous alliez voir le film pour connaître la suite.

Ce film montre le ressenti de chaque personnage avec beaucoup de détails. Parfois il m'a semblé que le film était alourdi par ce trop pleins de détails et puis, chemin faisant le tout s'imbrique parfaitement pour arriver à un réalisme presque dérangeant. Comme le disait Ms Kido lorsque nous en avons parlé, Kim Rossi Stuart est surprenant, parce qu'en tant qu'homme il aurait pu aborder le sujet avec une sensibilité moindre. Mais là il fait preuve d'une justesse au niveau des sentiments, ce qui nous empêche de prendre parti pour l'un ou l'autre des personnages. De plus, les deux enfants sont particulièrement bons dans leur rôle : une adolescente qui fait des trucs stupides pour se donner un peu de valeur et un petit pré-ado qui tente de faire sa place au milieu de tout ça et qui semble incapable de pouvoir se lâcher lorsqu'on parle d'amour. Et ce petit homme, qui garde un visage impassible et qui démontre parfois une certaine froideur face aux évènements qu'il subit a un jeu des plus impressionnant pour un enfant.

Un premier film de Kim Rossi Stuart entant que réalisateur, qui nous parle d'amour(s) d'une façon peu commune. Une vraie réussite !

vendredi 16 octobre 2009

Poussières d’étoile

Sunshine

Réalisation : Danny Boyle

Scénario : Alex Garland

Interprétation : Cillian Murphy (Capa), Chris « la torche » Evans (Mace), Rose Byrne (Cassie), Michelle Yeoh (Corazon), Cliff Curtis (Searle), Troy Garity (Harvey), Hiroyuki Sanada (Kaneda), Benedict Wong (Trey), Mark Strong (Pinbacker)

Fox/DNA 2007



Dans le paysage cinématographique contemporain, Danny Boyle est un réalisateur sur lequel je garde un œil attentif depuis Petits meurtres entre amis (1994).

Aux vues des échos lamentables qui suivirent la sortie de La Plage, j’avoue avoir longtemps boudé ce film, avant de me décidé à me faire ma propre idée. Depuis, je suis certainement une des seules à défendre un minimum ce métrage, trouvant la lapidation publique qu’il a subit majoritairement injustifiée.

Car en plus de s’adjoindre des scénaristes qui sont loin d’être des manchots (John Hodge pour Petits meurtres, Trainspotting, Une vie moins ordinaire, La Plage… d’après l’œuvre d’Alex Garland qui lui signe le scénario de 28 Jours plus tard et de Sunshine), Boyle est loin d’être un tâcheron avec une caméra dans les mains et nous offre des scènes d’une inventivité et d’une efficacité à toute épreuve (la scène « jeu vidéo style » de la Plage par exemple et la plupart des plans de 28 Jours plus tard)


Et puis, bien entendu, il y a eu 28 Jours plus tard et toute la jubilation que ce film peut m’apporter à chaque visionnage…


Bref, vous l’aurez compris, quand je m’apprête à regarder un film de Boyle, j’ouvre grand mes yeux et mes radars cinématographiques pour me délecter du spectacle à venir et tenter d’imbriquer toutes les pièces du puzzle au fil du visionnage (la réalisation, le scénario, les messages, l’interprétation, les parties pris, le bon qui se lie au mauvais… tout m’intéresse !)

Or, je n’étais pas à jour de ma « Boyle filmo », puisque je n’avais pas encore vu Sunshine (que j’attendais pourtant… mais bon, on a tous des ratés dans notre planning)

C’est désormais chose faite, donc… je peux en parler !!



Le pitch :

2057, la Terre se meurt car le Soleil est en train de s’éteindre. L’équipage d’Icarus I, mission de sauvetage envoyée dans l’espace 7 ans plus tôt, a disparut corps et bien sans achevé son voyage.

Icarus II est donc envoyé dans l’espace avec à son bord une équipe de 8 astronautes et scientifiques qui ont pour mission de larguer une bombe au cœur de l’astre solaire afin de le rebooster.

Ces hommes et femmes tiennent l’avenir de l’humanité entre leurs mains et la mission ne peut pas se permettre d’être un échec.

Alors que les communications avec la Terre sont coupées, l’équipage intercepte la balise de détresse d’Icarus I, leur malheureux prédécesseur.

Une décision malheureuse et un enchaînement de problèmes techniques et d’avaries, oblige l’équipage à partir à la rencontre de la navette perdue.

Qu’est-ce qui les attend sur ce navire fantôme ? Parviendront-ils à mener à bien leur mission ? Survivront-ils ?


Je n’en dirais pas plus pour l’instant…


La première partie du film, qui en constitue à peu près les 2/3, se classe dans la lignée des bons films de SF et en reprend volontiers les codes… notamment visuels (profondeur de champ dans les couloirs du vaisseau vs sentiment d’enfermement, par exemple). C’est l’occasion pour Boyle d’explorer la psychologie de ses personnages (le noble commandant, le psychologue bien psychosé, le bad boy qui pète les plombs, le gentil scientifique…) et de placer les bases de sa réflexion métaphysique (à travers la fascination de certains des membres de l’équipage pour l’astre solaire… symbole divin appuyé).


Côté image, aucun doute, le spectateur se régale ! La lumière dorée du soleil est juste magnifique !


Puis, de manière assez classique dans le genre, également, les ennuis techniques déboulent… le grain de sable dans la machine… la panne dans le vaisseau !

L’angoisse s’installe, la mission est prioritaire, elle doit être menée à bien…


Là encore, de belles trouvailles (le bouclier thermique, les combinaisons dorées à faire pâlir d’envie les protagonistes de 2001), notamment l’idée d’une caméra embarquée dans les combinaisons spatiales, véritable épreuve de proximité, de claustrophobie et d’angoisse pour le spectateur ! Et c’est tout particulièrement efficace quand on est embarqué dans une combi avec Cillian Murphy qui prouve, une fois encore, qu’il est un putain d’acteur (servi par une gueule vraiment étrange et magnétique… je n’arrive toujours pas à me décider : est-il terriblement laid ou incroyablement beau, ou vice-versa ?)



La machine s’enclenche alors. Les prises de décisions doivent être rapides, le rythme s’accélère (l’angoisse aussi), la course contre la montre est lancée pour tenter de mener la mission à son terme « coûte que coûte »… quitte à ne pas y survivre !

Et le dernier tiers du film arrive… et avec lui, on bascule sans crier gare dans l’horreur et le survival (yeah !)


Bien entendu, la caméra suit, se lançant dans des trouvailles et des prouesses (pas toujours facile à suivre pour l’œil et le cerveau, il faut bien l’avouer… mais on s’en tape, c’est sublime !!), magnifiant le sentiment d’urgence et d’angoisse, de chaos et de folie.

L’expérience des infectés de 28 jours a laissé des séquelles visuelles à Boyle et… c’est tant mieux !



Le scénario est encore une fois signé Alex Garland et on y retrouve sans conteste des thèmes chers à son cœur : l’enfermement, le groupe, l’élément perturbateur qui amène la chute, la folie…

On pense à des canons du genre, 2001, Solaris (de Tarkowski), Alien… les hommages sont là, mais digérés et non bêtement calqués.


Sunshine est un film troublant, riche, presque fatiguant tant le spectateur y est sollicité dans la seconde partie du film (à commencer par ses yeux et ses neurones)… mais à n’en pas douter réussi !




Bande annonce et extraits :


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