vendredi 23 octobre 2009

Adam’s Apples – Adams Æbler

Avec ses rangers, son crâne rasé et sa croix celtique tatouée sur le biceps, Adam affiche clairement ses sympathies. De son côté, Ivan, visage ouvert, chaussettes dans les sandales et col blanc de rigueur, accueille Adam dans sa paroisse. Convaincu de la bonté fondamentale de l’homme, ce pasteur se voue tout entier et tout sourire à sa mission : accueillir d’anciens taulards et oeuvrer à leur réhabilitation.

Mais que peut valoir la foi d’Ivan face à la malveillance faite homme ? Bref, que peut Dieu face au diable ? Grande question, qui s’efface bientôt au profit d’une interrogation tout aussi cruciale : d’Adam ou d’Ivan, qui est le plus dérangé des deux ?

Ivan (le pasteur) est persuadé que le diable est partout et met à l’épreuve sa foi. Plutôt que de baisser les bras devant l’adversité, il trouve le bon côté dans chaque situation et il dédramatise à sa façon l’injustice du monde.

Dans la communauté qu’abrite la paroisse il y a Khalid, braqueur de station service, et Gunnar, un ancien joueur de tennis devenu un violeur alcoolique, viendra s’ajouter à ça Sarah. Tout ce petit monde vit très bien malgré le fait qu’ils continuent leurs activités illégal. Ivan se voile la face et s’invente des prétextes excusant leur conduite.

Entre Ivan et Adam, l’affrontement est inévitable. Le prêtre va se heurter à un néo nazi qui accroche dans sa chambre un portrait d’Adolf Hitler et résout ses problèmes à grand renfort de coups de boule. Et Adam entend bien détruire ce prêtre qui lui tape sur le système avec toute sa bonté puante. Pourtant Ivan, plein de convictions, occulte totalement de sombres secrets de son existence ou bien délivre parfois des conseils complètement irresponsables. Ce qui laisse à penser que finalement le seul personnage “normal” c’est encore Adam, le néo nazi.

Adam’s Apple est un film à l’humour noir, très corrosif et complètement à l’opposé du politiquement correct, le genre de film que l’on ne voit pas assez souvent et que j’adore.

Une belle découverte !

jeudi 22 octobre 2009

Les contes de Terremer

Les contes de Terremer
Gorō Miyazaki



Il n'a pas été facile pour moi d'aborder ce film en étant objective. Premièrement j'ai beaucoup d'affection pour le travail de papa Miyazaki. Et pour continuer, parce que j'aime sa manière de raconter, sa poésie ainsi que ses personnages qui me ramènent à mes 10 ans lorsqu'avec mes couettes, je rêvais de voler sur le dos de Falkor.

Malgré tout, le titre fait rêvé et je n'ai jamais refusé qu'on me raconte un conte. J'ai donc oublié le père et affronté le fils. Et bien j'avoue que ça a tenu 2 minutes. Difficile de ne pas faire de parallèle lorsque les dessins, la musique et la couleur vous ramènent au Château ambulant dans les premières secondes. Puis, lorsque l'histoire commence à prendre, on nous jette en pleine figure une scène qui vous rappelle furieusement Princesse Mononokee. Je me suis donc effrayée en pensant revoir un patchwork des oeuvres de papa. Mais j'ai tenu bon, et j'ai eu raison.

Au fil de l'histoire le fils s'impose avec plus de dureté que le père, avec plus de lenteur sur certaines scènes, nous laissant savourer la beauté des dessins et avec un message final qui vous laisse la mâchoire pendante. J'ai cependant mis du temps à m'accrocher au personnage. Le prince Arren a un caractère surprenant pour un héros de conte. J'ai rarement vu dans les animations japonaises de personnage principal manquant à ce point de courage et de charisme (mais je ne suis pas une experte non-plus).

Malgré tout, si vous aimez qu'on vous raconte des histoires de prince, de dragon et de magicien, je suis sûre que vous prendrez plaisir à voir ce magnifique conte. C'est volontairement que je ne vous ai pas parlé de l'histoire, je n'ai pas envie de vous en dire trop, parce que ce « film » est à voir sans trop en savoir pour le savourer pleinement.

Alors oui, selon moi, il y a des pêchés de jeunesse dans ce film, comme de long monologues expliquant le pourquoi du comment, trahissant peut-être un manque de confiance. Mais si le fils continue sur cette voie là, il apportera à l'animation japonaise sa part de rêve j'en suis certaine.

mercredi 21 octobre 2009

Le Prestige

Alfred Borden (Christian Bale) est condamné à mort pour le meurtre de Robert Angier (Hugh Jackman) son rival depuis plusieurs années, alors qu’il attend son exécution dans sa cellule il reçoit le journal intime de Robert Angier et commence la lecture de celui-ci...

Londres, 1887

Borden et Angier sont les assistants de Milton le Magicien, ils sont tous les deux voués à un avenir brillant. Borden semble avoir un don réel pour mettre au point les tours de magie alors qu’Angier est extrêmement doué pour la mise en scène de ceux-ci. Lors d’un tour comportant de réels risques, la femme d’Angier meurt noyée sous les yeux de celui-ci, Borden aurait changer le type de nœud qui liait ses mains l’empêchant ainsi de se libérer et de sortir à temps de la cuve dans laquelle elle est plongée. Borden est incapable par la suite de se souvenir du type de nœud qu’il a fait ce soir la. Angier lui voudra une haine sans limite et fera tout pour faire capoter les tours de Borden qui à son tour usera de toute son inventivité pour humilier Angier. Une lutte sans merci qui verra donc la mort de Robert Angier…

Alors voila un film qui m’a emballé comme peu avaient réussi à le faire ces derniers temps.

D’abord parce qu’on y retrouve un trio gagnant à mes yeux, Christopher Nolan, Christian Bale et Michael Caine et ensuite parce que l’histoire m’a littéralement scotché à l’écran.

L’histoire, ces deux magiciens se livrant une lutte sans merci pour être le plus grand et éliminé l’autre est vraiment très bien restituée, le contexte historique y est pour beaucoup, la fin du XIXéme siècle et ses inventions folles (notamment l’électricité qui tient une place particulière dans le film) ajoute ce qu’il faut à l’ambiance. Et ce switch final…bon ok on s’y attend on peu au fait qu’il y ai un switch mais je n’avais compris que c’était ça le switch. Je me suis fait eu en quelque sorte pour mon plus grand plaisir.

Mais c’est quoi au juste “Le Prestige” ?

Chaque tour de magie (dans le film) se compose en trois actes :

  1. La Promesse
  2. Voit la présentation au public d’une situation tout à fait ordinaire.

  3. Le Revirement
  4. C’est la partie dans laquelle la situation devient extra-ordinaire

  5. Le Prestige
  6. C’est l’aboutissement du tour.
    Comme le dit le personnage de Michael Caine “c’est l’acte au cours duquel ont lieu rebondissements et coups de théatre, où des vies sont en jeu et où se produit un événement spectaculaire qui vous clouera sur place “.

Pour le film Christopher Nolan a usé de plusieurs type d’éclairage qui donnent une atmosphère très spéciale au film, au début du film il éclaire le plateau avec des bougies et des lampes à huile pour petit à petit basculer vers un éclairage “moderne” pour l’époque dans laquelle se déroule le film et utilise l’électricité.

Les costumes sont vraiment beau et ne veulent pas en mettre plein la vue comme on peut parfois le voir dans certains films d’époque, ici ils servent surtout à nous montrer l’ascension sociale des deux personnages et ça marche très bien.

Je parlais plus haut du trio gagnant mais il ne faut pas oublier la performance d’Hugh Jackman qui nous montre qu’il est capable de jouer autre chose qu’un mutant à la coupe de cheveux pas très rafraîchie, d’ailleurs le duo qu’il forme avec Christian Bale fonctionne très bien je trouve. Enfin n’oublions pas Scarlett Johansson, qui, bien qu’elle n’ait pas un grand rôle dans le film marque celui-ci par sa présence et sert parfaitement l’intrigue.

Enfin pour finir j’ai découvert en écrivant mon avis sur ce film que Jonathan Nolan, le frère du réalisateur avait signé l’adaptation du livre éponyme sortit en 1995, la dernière fois que Christopher et Jonathan Nolan ont travaillé ensemble c’était sur Memento un autre film que j’apprécie tout particulièrement avec une ambiance et un scénario particulier.

Bref, Le Prestige c’est un film qu’il est bien !

lundi 19 octobre 2009

Anche libero va bene.

Anche libero va bene (2006)
Kim Rossi Stuart


Il m'aura fallu un temps spectaculaire pour voir ce film tant désiré sorti en 2006. A sa sortie j'ai tout d'abord dû trouver une salle de cinéma qui l'avait à l'affiche. Une fois trouvé, il a fallu que je patiente... tellement longtemps que d'autres choses sont venues se greffer à mon emploi du temps et hop, j'ai oublié. Je suis donc partie à la recherche d'une autre salle et lorsque je l'ai trouvée elle ne le projetait qu'un seul soir. Il était donc écrit dans mon agenda "CINEMA" en très très gros. Et, le jour venu, je me trouvais au fond du lit avec une grosse grippe. Impossible donc de conduire et surtout d'apprécier le film. Et à 40.--CHF le DVD, j'avoue que j'hésitais franchement très fort à l'acquérir.

Désespérée, j'attendais ainsi mon prochain voyage en Italie pour voir si je le trouverai moins cher là-bas. C'est alors que mon facteur m'a fait une jolie surprise. Depuis 3 ans je reçevais le programme du cinéclub de ma région et je n'y trouvais pas mon bonheur, mais là, au milieu de la programmation se trouvait le titre de ce film !!! J'allais enfin pouvoir voir ce schreugneugneu de film à un prix raisonnable et surtout en VO. Et me voilà, un mardi soir, dans la salle de cinéma...

Les lumières s'éteignent et je plonge dans l'univers de Kim Rossi Stuart...

On entre dans le quotidien d'une famille mono-parentale dont père s'occupe tant bien que mal de ses deux enfants. Il est cameraman et a décidé de se mettre à son compte. Bien que les enfants semblent à l'aise dans cette situation, on ressent un léger malaise. Le père est des plus ordinaire. Dévoué à sa famille avec les soucis que cela implique, soit, les "pétages" de plombs sans raison pour ne pas dévoiler à ses enfants la vraie nature de ses soucis. Tout se passe relativement bien jusqu'au retour de la mère. Le retour est particulièrement dur, on apprends alors, que la mère a quitté ses enfants pour aller avec un homme beaucoup plus riche et que ce n'est pas la première fois. Après un affrontement très cru avec le père et ses enfants, ils décident ensemble qu'elle va rejoindre le milieu familial. Dès lors, elle fait des efforts, semble se repentir et joue son rôle de maman... jusqu'à ce que... vous alliez voir le film pour connaître la suite.

Ce film montre le ressenti de chaque personnage avec beaucoup de détails. Parfois il m'a semblé que le film était alourdi par ce trop pleins de détails et puis, chemin faisant le tout s'imbrique parfaitement pour arriver à un réalisme presque dérangeant. Comme le disait Ms Kido lorsque nous en avons parlé, Kim Rossi Stuart est surprenant, parce qu'en tant qu'homme il aurait pu aborder le sujet avec une sensibilité moindre. Mais là il fait preuve d'une justesse au niveau des sentiments, ce qui nous empêche de prendre parti pour l'un ou l'autre des personnages. De plus, les deux enfants sont particulièrement bons dans leur rôle : une adolescente qui fait des trucs stupides pour se donner un peu de valeur et un petit pré-ado qui tente de faire sa place au milieu de tout ça et qui semble incapable de pouvoir se lâcher lorsqu'on parle d'amour. Et ce petit homme, qui garde un visage impassible et qui démontre parfois une certaine froideur face aux évènements qu'il subit a un jeu des plus impressionnant pour un enfant.

Un premier film de Kim Rossi Stuart entant que réalisateur, qui nous parle d'amour(s) d'une façon peu commune. Une vraie réussite !

vendredi 16 octobre 2009

Poussières d’étoile

Sunshine

Réalisation : Danny Boyle

Scénario : Alex Garland

Interprétation : Cillian Murphy (Capa), Chris « la torche » Evans (Mace), Rose Byrne (Cassie), Michelle Yeoh (Corazon), Cliff Curtis (Searle), Troy Garity (Harvey), Hiroyuki Sanada (Kaneda), Benedict Wong (Trey), Mark Strong (Pinbacker)

Fox/DNA 2007



Dans le paysage cinématographique contemporain, Danny Boyle est un réalisateur sur lequel je garde un œil attentif depuis Petits meurtres entre amis (1994).

Aux vues des échos lamentables qui suivirent la sortie de La Plage, j’avoue avoir longtemps boudé ce film, avant de me décidé à me faire ma propre idée. Depuis, je suis certainement une des seules à défendre un minimum ce métrage, trouvant la lapidation publique qu’il a subit majoritairement injustifiée.

Car en plus de s’adjoindre des scénaristes qui sont loin d’être des manchots (John Hodge pour Petits meurtres, Trainspotting, Une vie moins ordinaire, La Plage… d’après l’œuvre d’Alex Garland qui lui signe le scénario de 28 Jours plus tard et de Sunshine), Boyle est loin d’être un tâcheron avec une caméra dans les mains et nous offre des scènes d’une inventivité et d’une efficacité à toute épreuve (la scène « jeu vidéo style » de la Plage par exemple et la plupart des plans de 28 Jours plus tard)


Et puis, bien entendu, il y a eu 28 Jours plus tard et toute la jubilation que ce film peut m’apporter à chaque visionnage…


Bref, vous l’aurez compris, quand je m’apprête à regarder un film de Boyle, j’ouvre grand mes yeux et mes radars cinématographiques pour me délecter du spectacle à venir et tenter d’imbriquer toutes les pièces du puzzle au fil du visionnage (la réalisation, le scénario, les messages, l’interprétation, les parties pris, le bon qui se lie au mauvais… tout m’intéresse !)

Or, je n’étais pas à jour de ma « Boyle filmo », puisque je n’avais pas encore vu Sunshine (que j’attendais pourtant… mais bon, on a tous des ratés dans notre planning)

C’est désormais chose faite, donc… je peux en parler !!



Le pitch :

2057, la Terre se meurt car le Soleil est en train de s’éteindre. L’équipage d’Icarus I, mission de sauvetage envoyée dans l’espace 7 ans plus tôt, a disparut corps et bien sans achevé son voyage.

Icarus II est donc envoyé dans l’espace avec à son bord une équipe de 8 astronautes et scientifiques qui ont pour mission de larguer une bombe au cœur de l’astre solaire afin de le rebooster.

Ces hommes et femmes tiennent l’avenir de l’humanité entre leurs mains et la mission ne peut pas se permettre d’être un échec.

Alors que les communications avec la Terre sont coupées, l’équipage intercepte la balise de détresse d’Icarus I, leur malheureux prédécesseur.

Une décision malheureuse et un enchaînement de problèmes techniques et d’avaries, oblige l’équipage à partir à la rencontre de la navette perdue.

Qu’est-ce qui les attend sur ce navire fantôme ? Parviendront-ils à mener à bien leur mission ? Survivront-ils ?


Je n’en dirais pas plus pour l’instant…


La première partie du film, qui en constitue à peu près les 2/3, se classe dans la lignée des bons films de SF et en reprend volontiers les codes… notamment visuels (profondeur de champ dans les couloirs du vaisseau vs sentiment d’enfermement, par exemple). C’est l’occasion pour Boyle d’explorer la psychologie de ses personnages (le noble commandant, le psychologue bien psychosé, le bad boy qui pète les plombs, le gentil scientifique…) et de placer les bases de sa réflexion métaphysique (à travers la fascination de certains des membres de l’équipage pour l’astre solaire… symbole divin appuyé).


Côté image, aucun doute, le spectateur se régale ! La lumière dorée du soleil est juste magnifique !


Puis, de manière assez classique dans le genre, également, les ennuis techniques déboulent… le grain de sable dans la machine… la panne dans le vaisseau !

L’angoisse s’installe, la mission est prioritaire, elle doit être menée à bien…


Là encore, de belles trouvailles (le bouclier thermique, les combinaisons dorées à faire pâlir d’envie les protagonistes de 2001), notamment l’idée d’une caméra embarquée dans les combinaisons spatiales, véritable épreuve de proximité, de claustrophobie et d’angoisse pour le spectateur ! Et c’est tout particulièrement efficace quand on est embarqué dans une combi avec Cillian Murphy qui prouve, une fois encore, qu’il est un putain d’acteur (servi par une gueule vraiment étrange et magnétique… je n’arrive toujours pas à me décider : est-il terriblement laid ou incroyablement beau, ou vice-versa ?)



La machine s’enclenche alors. Les prises de décisions doivent être rapides, le rythme s’accélère (l’angoisse aussi), la course contre la montre est lancée pour tenter de mener la mission à son terme « coûte que coûte »… quitte à ne pas y survivre !

Et le dernier tiers du film arrive… et avec lui, on bascule sans crier gare dans l’horreur et le survival (yeah !)


Bien entendu, la caméra suit, se lançant dans des trouvailles et des prouesses (pas toujours facile à suivre pour l’œil et le cerveau, il faut bien l’avouer… mais on s’en tape, c’est sublime !!), magnifiant le sentiment d’urgence et d’angoisse, de chaos et de folie.

L’expérience des infectés de 28 jours a laissé des séquelles visuelles à Boyle et… c’est tant mieux !



Le scénario est encore une fois signé Alex Garland et on y retrouve sans conteste des thèmes chers à son cœur : l’enfermement, le groupe, l’élément perturbateur qui amène la chute, la folie…

On pense à des canons du genre, 2001, Solaris (de Tarkowski), Alien… les hommages sont là, mais digérés et non bêtement calqués.


Sunshine est un film troublant, riche, presque fatiguant tant le spectateur y est sollicité dans la seconde partie du film (à commencer par ses yeux et ses neurones)… mais à n’en pas douter réussi !




Bande annonce et extraits :


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mardi 13 octobre 2009

Mort ou Vif - The Quick and The Dead


Chaque année Herold, qui est le maître absolue de la petite ville de Redemption, organise un concours de duels dont le vainqueur reçoit la coquette somme de 123.000 dollars. Jusqu’ici il l’a toujours gagné…

Sam Raimi tout juste sortie du tournage d’Evil Dead 3, change de style et s’attaque au Western. Pour ce film il obtient des acteurs confirmés ou alors pas si connu mais qui tous deviendront de grands noms.
Pour les moins connus d’entre eux à l’époque: Russel Crowe nous campe un prédicateur, haït par toute la communauté de Redemption et en particulier par Herold, il est forcé de participer au concours, car dans le cas contraire il se verrait exécuter sans aucune forme de procès. Leonardo Di Caprio encore très peu connu (à part pour les fans de Quoi de neuf, docteur ? et Criters 3) est parfait dans le rôle du fils de Herold cherchant la reconnaissance de son père grâce à ce concours, grande gueule il est le joli cœur de ces dames, à l’époque je le considérais comme pouvant devenir un immense acteur, c’était avant qu’il ne tourne dans les bouses n’exploitant uniquement que sa jolie gueule de gamin Romeo et Juliette et Titanic, bon ok depuis il s’est bien rattrapé.
Passons aux plus connus d’alors: Lance Henriksen interprète Ace Hanlon, la terreur de l’Ouest, qui a un jeu de carte bien spécial, à chaque fois qu’il tue un homme il y ajoute un As. Sharon Stone alors au sommet de sa gloire, campe une femme mystérieuse, qui prétend être la pour gagner la récompense mais qui semble avoir d’autre objectifs, en plus d’être actrice elle est productrice de ce film. Et enfin, Gene Hackman nous joue Herold, le multiple champion faisant régner l’ordre et non la loi sur toute la ville grâce à des méthodes immondes. Autant dire qu’au niveau du casting Sam Raimi a eu du flair et à su s’entourer de valeurs sures.

Dès le départ on ne peut que constater la griffe de Sam Raimi sur ce film, il semble avoir été grandement influencé par Sergio Leone dans sa façon de filmer les gros plans (les fameux gros plans sur le regard des gunfighters). En même temps il arrive à se démarquer de ses illustres prédécesseurs par certains éléments, les différents protagonistes sont habillés de manière bien stylisé, cela se voit notamment par le choix de faire porter des lunettes de soleil à certains personnages, ce qui ne devaient pas être très courants à l’époque. Ici il n’est pas question d’approcher un certain réalisme même lors des combats. Il s’agit purement d’un Western divertissant qui atteint clairement ses objectifs. Autre point qui m’a rappelé un autre maître, la façon de filmer les duels en utilisant un Zoom avant accouplé à un travelling arrière et inversement (méthode déjà utilisée par Alfred Hitchcock pour montrer le malaise de ses personnages dans Vertigo) ce qui a pour effet de voir le personnage s’approcher de la camera alors que le décor s’en éloigne et vice versa.

L’humour noir est très présent dans ce film et il n’est pas rare de voir un duel se terminer par une touche humoristique je pense notamment au duel entre le prédicateur et l’indien que les balles des visages pales ne peuvent tuer ou encore le flash back nous montrant la mort du précédent shérif (Gary Sinise).

Bref je conseil ce film à ceux qui veulent voir un film distrayant sans prises de tête, bien réalisé avec de bons acteurs et un brin d’humour noir.

dimanche 11 octobre 2009

L'OVNI cinématographique

L’Homme qui venait d’ailleurs

(The Man who fell to Earth)

Nicolas Roeg (1976)

Avec : David Bowie (Thomas Jerome Newton), Rip Torn (Nathan Bryce), Candy Clark (Mary-Lou)









Il est des films qui ne ressemblent à aucun autre et sur lesquels les modes ou les époques ne semblent avoir aucune prise. L'Homme qui venait d'ailleurs (The Man who fell to Earth), réalisé par Nicolas Roeg en 1976, est justement de ceux-là...


Si le réalisateur avait tout d'abord pensé à l'auteur Michael Crichton (sic ! ) pour interpréter le rôle de l'extra-terrestre/Thomas, il échoit finalement à David Bowie et on a envie de dire "HEUREUSEMENT !!!!!"

En 1976, la rock star, icône du glam est à l'apogée de sa carrière et de son étrange beauté. Il vient d'achever l'album Young Americans, laissant ainsi les spectres de Ziggy et du Thin White Duck derrière lui et alors que Station to Station sort la même année que ce film, il s'apprête à entamer sa "période berlinoise" avec Low (sur la pochette duquel, il arborera le même look que dans le film) et Heroes.

Personnalité caméléon et insaisissable, il est l'homme rêvé pour interpréter cet extra-terrestre qui vient sur Terre pour chercher l'eau qui manque à sa planète et ainsi sauver sa femme et ses enfants qui attendront en vain son retour.

C'est en observateur naïf, blasé et passif qu'il découvrira la folie humaine et en subira les conséquences... en étant tour à tour victime de la consommation, puis cobaye scientifique.



David Bowie est l'élément primordial de ce film, car c'est à travers ses yeux d'étranger que la critique de la société et de la nature humaine prend toute sa valeur. La perversion humaine arrive peu à peu à détourner ce grand naïf d'un but pourtant vital (sauver sa famille de la mort) et son jeu et sa personnalité qui irradie à l'écran confèrent encore plus de cruauté aux propos du film. L'être exceptionnel au but louable se laisse peut à peu pervertir par la sex, drug and rock'n'roll attitude ambiante et se perd à tout jamais en perdant un instant de vue sa mission.... l'opposition entre l'eau (le but : l'élément naturel et vital) et le pouvoir (le faux pas : l'élément qui pervertit l'âme humaine) achève de brosser la critique acide et scinde le film en plusieurs scènes antinomiques qui se font écho (Bowie se délectant de l'eau en observant naïvement la richesse du paysage vs Bowie buvant du champagne à même le canon d'un flingue avant une orgie).



Bowie ! Oui, on ne peut revenir qu'à lui, tant le film lui correspond et permet de mettre en abîme une personnalité (tout du moins à cette époque) totalement incernable. Expert dans l'art de la mystification (et du marketing musical avant l'heure), il a tenté durant toute sa carrière de brouiller les pistes pour mieux construire une légende. Et c'est le clone du Ziggy désabusé des Spiders from Mars que l'on voit évoluer à l'écran, malgré nous. Les mèches rousses ont poussé et tombent (délicieusement ) sur les yeux, les tenus sont plus discrètes (voir totalement inexistantes, puisqu'il est souvent à poil), mais la tendance à l'auto destruction du personnage est bien là. Et Nicolas Roeg ne se gêne pas pour filmer très crûment la déchéance d'E.T. Que ce soit à travers les paysages, magnifiques, au début du film ou lors de la semi-captivité outrageusement décadente de Thomas, la caméra n'épargne ni les comédiens, ni les spectateurs. La mise à nu de la critique est d'ailleurs magnifiquement symbolisée par le "dépouillage" de Bowie qui, enlevant tous les atours qui lui permettent de se faire passer pour un humain, veut se montrer tel qu'il est réellement à sa compagne humaine. La réaction de cette dernière ne laisse aucun doute sur le propos du film : la vérité toute nue fait peur à s’en pisser dessus.

Mais par contre, L'Homme qui venait d'ailleurs fascine... hors du temps et de la critique… donc, indémodable.

samedi 10 octobre 2009

District 9

District 9
Neill Blomkamp



Lorsqu'on m'a parlé pour la première fois de District 9, j'ai tout de suite pensez à un film moraliste façon Walt Disney. Un film ou tout est blanc ou noir, ou les humains sont méchants et les aliens sont gentils pour arriver à un final ou tout le monde il est beau et gentil et on verse une petite larmichette parce que c'est trop bôooo. Oui, je sais, ce n'est pas bien d'anticiper comme ça. Mais honnêtement vous y arrivez vous ?

Heureusement pour moi, j'avais tort. Même si par moment certaines scènes et dialogues m'ont fait peur et que je me disais « ha, c'est maintenant qu'on tombe dans le mélo » et bien non, la barre était relevée et hop, ont oubliait tout ça.

Ce film a certes un scénario simple, mais pour une fois, ce n'est pas un défaut. Un petit synopsis rapide ? C'est parti...

"Les Aliens débarquant sur terre, panique les humains engeandrant ainsi des réactions disproportionnées."

Alors ? Vous comprenez pourquoi plus haut je citais Walt Dysney ? Et bien croyez moi ou non, ce film vous attrape dès la première scène et fait valser tous vos à priori. Il vous fait manger tous les défauts de la race humaine en 1h30 sans aucune concession. On ne ressort pas de Disctrict 9 sans se dire que l'être humain peut être particulièrement stupide et ç%&*ç(ç%&* parfois.

Cette réflexion n'est due qu'à une chose, le rendu des émotions et réactions des protagonistes (aussi bien aliens, qu'humains) qui bien qu'inavouable ne sonne pas faux. On s'identifie facilement au personnage principal qui est capable de tout pour sauver sa vie et qui du coup, fait preuve d'un égoïsme et d'un sens de la trahison fort marqué. L'américain moyen est enfin montré comme tel qu'il est et non pas comme le sauveur de l'humanité et ça fait un bien fou !

L'esthétique du film est particulièrement soignée. Nous n'avons pas d'image de synthèse lisse et bien léchée ce qui apporte beaucoup à la texture des aliens et les rends particulièrement vivant. Neill Blomkamp aurait pu utiliser les dernières techniques et nous faire un film particulièrement esthétique et visuellement claquant, il ne l'a pas fait. Cette « humilité » se sent tout au long du film et lui donne beaucoup de charme ce qui est pour moi la raison de sa réussite.

Je ne lui trouverais qu'un défaut majeur. Trop de questions sont laissées en suspends et cela me fait penser qu'il pourrait y avoir une suite. Ce qui lui nuirait gravement je pense.

vendredi 9 octobre 2009

Impitoyable (Unforgiven)

Réalisation : Clint Eastwood
1992
Avec : Clint Eastwood, Gene Hackman, Morgan Freeman, Richard Harris...


Par une soirée trop arrosée de 1880, deux cow-boys se font plaisir en passant la soirée dans un claque. Une des filles de joie déchaînera la colère de l’un d’eux en se moquant de la taille de son sexe, il passera ses nerfs en tailladant le visage de celle-ci. Le shérif, Little Bill (Gene Hackman) les sanctionne en leur ordonnant d’offrir des chevaux au tenancier de l’établissement pour le dédommager de la marchandise endommagée. Les filles décident donc de lancer une prime pour la tête des deux cow-boys…

Ce chef d’œuvre du cinéma est tout simplement, à mes yeux, le plus grand western jamais réalisé. Mais ce film n’est pas seulement un western, c’est aussi une critique de la violence dans la société moderne. Habituellement ce sont les films d’anticipation qui en nous plongeant dans un futur sombre pointent du doigt les travers de la société dans laquelle nous vivons, ici, c’est grâce au passé que nous y serons confronté. Pour ce film Eastwood a engagé David Webb Peoples qui a écrit les scénarios de Blade Runner, Ladyhawke et plus tard de L’armée des douze singes, bref que du lourd. La ville décrite dans Impitoyable n’est qu’un miroir de la situation d’alors aux Etats-Unis, où la soif de violence à gangrené chaque échelon de la population. On pourrait même dire que ce film est visionnaire, en effet, quelque mois après sa sortie éclate l’affaire Rodney King (souvenez vous, Rodney King, un noir vivant à Los Angeles est passé à tabac par les forces de l’ordre et ce en pleine rue, un passant filmera toute la scène, qui sera diffusé dans le journal télévisé du soir, ce qui déclenchera les émeutes de L.A. réprimée d’une manière très violente par la police) Nous voila dans un remake ou Rodney King tient le rôle de la fille tailladé, la population celle de William Munny et la police tient le rôle du shérif Little Bill.

Clint Eastwood a su s’entourer d’acteurs excellents pour ce film, Gene Hackman est tout simplement hallucinant dans son rôle de Shérif tenant la ville par une poigne de fer. Morgan Freeman tient le rôle de l’associé de Munny avec qui il a fait couler le sang des années auparavant et nous démontre tout son talent. On y voit également Richard Harris (qui m’a profondément marqué par son interprétation dans Un homme nommé cheval que je vous recommande chaudement) campant le rôle de English Bob tueur sanguinaire d’une précision diabolique avec son Peacemaker. De sanguinaire Bob n’en a que la réputation qu’il assoit grâce à son biographe qui le suit partout. Enfin nous avons Clint Eastwood qui nous campe un vieil assassin remis dans le droit chemin par sa femme disparue des suites d’une maladie. Il est à peine capable de monter à cheval et pour toucher une boite de conserve à 15 pas doit utiliser un fusil de chasse plutôt que son revolver.
Le face à face Munny VS Little Bill nous montre deux personnes ayant connu la violence de très près mais ayant évolué de manière bien différente. Munny n’est plus homme utilisant la violence alors que Little Bill adore l’utiliser pour asseoir son autorité sur la ville. Finalement ces deux personnages sont très semblable et Little Bill aurait très bien pu finir comme Munny et inversement.

La où Eastwood fait fort, est dans la façon qu’il a de nous montrer la violence, aucun artifice ici, pas de gunfight spectaculaires dans ce film. La scène d’exécution du premier cow-boy en est le parfait exemple. Pas d’héroïsme à la John Wayne où l’on attend sa cible au beau milieu de la rue, non ici on ouvre la porte des chiottes et on bute le gars qui fait sa vidange, tout simplement. Le tout avec une réalisation très sobre, pas de plan inutile ou pouvant mener à la confusion lors des scènes où les armes sont utilisées.µ

La musique est à l’image de la réalisation, sobre et efficace, Clint Eastwood signe une partie de celle-ci. Clint Eastwood rend le plus beau des hommages au Genre qui lui a tant apporté. Et dédiera le film à ses deux mentors Don Siegel et Sergio Leone. Le film recevra 4 Oscars dont Meilleur film et Meilleur réalisateur.